En attendant le nouveau millésime… Rétrospective de l’année 2009
I shouldn't really do this, because it's the height of laziness and annoying into the bargain to just post wholesale communications from my suppliers. I apologize.
But, for those of you who read French, here's a look back at what happened at Domaine Sylvain Bailly in the Loire Valley last year. We have bought not only white, pink and red Sancerre from them in the past, but also that other less familiar Sauvignon, Quincy.
Un débourrement normal
L’année 2009 débute par un hiver frais et sec. Les températures sont très en dessous des normales, surtout en janvier et le déficit hydrique est marqué en février et mars. Néanmoins, la vigne débourre à une date proche des moyennes décennales (vers le 12 avril pour le Sauvignon).
Ces conditions sont favorables au travail du sol et de nombreuses vignes ont été travaillées en mars-avril. Malgré quelques frayeurs dans la deuxième quinzaine d’avril, les gelées ont épargné nos vignobles cette année.
Le début de la végétation est marqué en 2009 par une invasion relativement étendue des mange-bourgeons. Ces mange-bourgeons sont constitués d’un cortège d’insectes phytophages se nourrissant des jeunes bourgeons à peine gonflés. Cette attaque importante a d’ores et déjà diminué le potentiel de production.
Un mois de mai compliqué
Dès le mois de mai, l’année 2009 s’annonce très difficile à gérer. La vigne poussant, les premières grappes commencent à apparaître. Très vite, nous nous rendons compte que celles-ci sont peu nombreuses, laissant présager une récolte moyenne en volume. Nos craintes se sont amplifiées dès le 7 mai par un passage orageux violent provoquant des dégâts de grêle sur une surface exceptionnellement grande. Pour la première fois depuis l’acquisition de notre vignoble de Quincy en 1995, il grêle sur les deux appellations le même jour et à la même heure. A Sancerre comme à Quincy, toutes nos parcelles sont touchées, sans exception, à des degrés plus ou moins importants. Du jamais vu ! Cet épisode orageux se poursuit par une période pluvieuse interminable. Du 7 au 21 mai, soit 15 jours, les stations météorologiques relèvent 13 jours de pluie. Les températures étant élevées pour la saison, le Mildiou trouve les conditions idéales de développement et commence à apparaître dès la fin mai.
Comble de malchance, un deuxième épisode de grêle aussi ravageur que le premier s’abat sur notre vignoble de Sancerre le 25 mai. Pour clore le tableau du mois de mai, un autre ravageur a beaucoup fait parler de lui, il s’agit du Cochylis, un ver de la grappe pourtant discret depuis la canicule de 2003 mais qui revient en force cette année en exerçant une pression supplémentaire sur le potentiel de production.
Un été « à bout de nerfs »
De fréquents épisodes pluvieux s’abattent sur notre région. Le cumul d’eau de mai à juillet reste dans la moyenne décennale mais se caractérise par des pluies orageuses régulières tous les 8 à 10 jours. Le climat reste donc extrêmement favorable au Mildiou et met les nerfs des vignerons à rude épreuve. L’épisode orageux du 25 mai a entraîné la première sortie significative de taches de Mildiou. La pression de cette maladie est très élevée et la moindre erreur dans la protection contre ce parasite est sanctionnée rapidement par une nouvelle baisse du potentiel de récolte. La floraison a lieu vers le 15 juin en Sauvignon, soit une date moyenne par rapport aux 10 dernières années.
Un refroidissement important en pleine fleur a entraîné un peu de coulure. Le reste de l’été se poursuit sur les mêmes bases avec des orages réguliers, une pression Mildiou exceptionnelle, une deuxième génération de vers de la grappe importante et un dernier épisode de grêle ravageur le 16 juillet. Une nouvelle fois nos deux vignobles sont touchés, réduisant parfois à néant le travail des derniers mois. Nos vignes sont atteintes, notre moral l’est aussi ; l’été nous parait bien long … Le sort semble s’acharner …
Une fin d’été étonnante
Comme l’an passé, avec un peu d’avance, l’année se termine mieux qu’elle n’a commencé. Août débute comme le mois de juillet avec de fréquents épisodes pluvieux. A partir du 10, le temps change enfin et une longue période sans pluie commence. La maturation du raisin peut alors se faire dans des conditions favorables. Toute l’eau tombée au cours de l’été et les températures élevées permettent à la vigne de pousser encore fin août et nous nous activons à rogner afin de maintenir les raisins dans un microclimat optimal. Les températures relativement élevées permettent une maturation rapide. Les rendements faibles, les conditions climatiques chaudes et sèches permettent quant à eux une accumulation importante d’éléments dans les raisins et notamment de sucres.
Un léger épisode pluvieux début septembre vient parfaire cette maturation. La seule grande difficulté en cette fin de saison est de choisir la bonne date de vendange. En effet, les raisins commencent à exprimer une palette aromatique très intéressante vers le 10 septembre sur les secteurs précoces mais conservent une peau épaisse et astringente. Comme tous les ans, le maître-mot est Patience. Nos vendanges s’étalent du 22 septembre au 3 octobre. Nous ne nous précipitons pas et, le beau temps persistant, nous n’hésitons pas à stopper les vendanges quelques jours afin d’atteindre la pleine maturité. Le rythme s’accélère toutefois début octobre car les degrés s’élèvent rapidement et atteignent souvent des potentiels en alcool supérieurs à 13, voire 14° ou même 15°. Là encore, une exception jamais connue des anciens !
Aujourd’hui en janvier 2010
Nos vins sont toujours en cours d’élevage, en cuves et en fûts. Ils reposent patiemment sur leurs lies fines.
En dépit de quantités très amoindries, le millésime 2009 est très prometteur ; une belle récompense après une année de travail si ardue. Les vins seront riches et aromatiques, le seul regret sera donc leur relative rareté …